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Publié le par mécanisme de l'uniformisation alimentaire

Extrait du texte : Obésité et diabète, la nouvelle épidémie

 

Partout sur la planète, nous sommes submergés par une mondialisation de l’alimentation. Une «malbouffe» qui a un impact sur notre santé. Résultat: l’obésité et le diabète se mondialisent aussi rapidement que les hamburgers et les sodas sucrés.

Par Patricia Bernheim

Où que ce soit dans le monde, l’alimentation influence la santé. Selon l’OMS, d’un côté, 13% de la population mondiale souffre de sous-alimentation; de l’autre, des maladies telles que l’obésité et le diabète prennent la forme d’une épidémie qui touche la planète au Nord et au Sud. Ainsi, 30% des Américains sont obèses et 65% ont une surcharge pondérale. En Suisse, un tiers des enfants et des adolescents souffrent d’un excès de poids. Quant au diabète, l’OMS estimait à 30 millions le nombre de diabétiques dans le monde en 1985, à 135 millions en 1995 et à 177 millions en 2000. Les prévisions ne sont guère optimistes, puisqu’on s’attend à en dénombrer 300 millions d’ici 2025.

Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, il faut se rappeler que notre alimentation, qui est en évolution permanente, a énormément changé en quelques décennies. Depuis plus de trente ans, des milliers de produits ont été mis sur le marché, dont les trois quarts par le biais de l’industrie agroalimentaire. A travers le processus de l’industrialisation, on assiste à la fois à l’uniformisation et à la standardisation de l’alimentation. Résultat: on mange les mêmes produits sur toute la planète.

Mal manger n’est pas seulement une question d’alimentation, mais aussi une façon de produire. Dans les années 70, la «révolution verte» a entraîné le remplacement de milliers de semences traditionnelles par quelques semences à haut rendement. Progressivement, un système où la production des denrées s’organise à l’échelle régionale, nationale et même mondiale a été instauré.

L’agriculture d’aujourd’hui est une industrie hyperproductrice. Mais cette méthode de culture érode le sol: chaque année, 5 à 6 millions d’hectares de culture dans le monde sont abandonnés, parce qu’ils ont été trop ou mal exploités. Parallèlement, l’élevage, la culture et la pêche sont pratiqués sur un mode toujours plus intensif, surexploitant les ressources, avec les dérives que l’on connaît: poulet à la dioxine, vache folle, poissons truffés de métaux lourds pour ne citer qu’elles.

Toutes ces modifications apportées à notre alimentation permettent de meilleurs rendements, mais entraînent aussi une uniformisation des produits et l’appauvrissement du patrimoine génétique. En diminuant l’éventail des espèces cultivées, les méthodes de culture dominantes mettent en danger 60% des espèces végétales d’Europe. Chaque jour, selon l’UE, une centaine d’espèces disparaît à cause de l’érosion des sols et des méthodes de culture industrielles. Or, ces espèces sont le résultat d’un énorme travail de sélection, au cours des siècles, de milliers de variétés locales de plantes et d’animaux qui ont enrichi le capital génétique de la planète.

Les exemples pour illustrer la menace que font planer la course au rendement, les monocultures intensives ou l’uniformisation du cheptel sur cette richesse ne manquent pas. Dans la préhistoire, l’être humain avait à sa disposition environ 400 plantes pour se nourrir. Il en existe 30 000 à l’heure actuelle que l’on puisse manger, mais 29 espèces seulement fournissent les 90% des denrées alimentaires. A eux seuls, le blé, le riz et le soja représentent 75% de l’apport en céréales du monde. Autre exemple: les pommes. Il en existait près de 1000 variétés au début du siècle, alors qu’il n’en reste que quelques dizaines aujourd’hui, et 80% des cultures sont colonisés par la golden.
En Grèce, 95% des variétés de blés cultivées avant la Seconde Guerre mondiale n’existent plus. Il en va de même avec le riz: une seule variété colonise les deux tiers des rizières en Asie du Sud-Est, tandis que plus de 100 000 variétés ont été recensées par l’International Rice Research Institut aux Philippines. Et on pourrait multiplier ainsi les exemples presque à l’infini.

 

 

Analyse :

 

            L'industrie agroalimentaire a depuis plus de trente ans mis sur le marché  des milliers de produits alimentaires. La révolution verte à entraîner dans les années 70, le remplacement des milliers de semences traditionnelles par quelques semences à haut rendement. Progressivement, la production de denrée s'est organisée à l'échelle mondiale. Aujourd’hui l'agriculture est  une industrie surproductrice dans le sens où de nombreux hectares de culture ont été trop ou mal exploités. Nous avons aussi intensifié l'élevage, la pêche et surexploité les ressources qui nous ont mené à quelque conséquence médiocre comme la vache folle ou le poulet à la dioxine. En effet ces modifications nous ont mené à de meilleure rendements mais à aussi entraîné une uniformisation des produits alimentaire. Ce phénomène qui a changé nos comportements alimentaires a été favorisé par la modification de nos rythmes de vie, par nos emplois du temps trop chargé et par la perte de certain repère tel que manger assis à table avec sa famille et ses amis. Les mentalités ont changé, nous pensons avant tout à l'argent avant de penser aux risques écologique et sanitaire qu'une surexploitation peut engendrer. Cette surexploitation a commencé en Amérique, mais très vite de nombreux pays les ont suivis de peur d'avoir une trop grosse concurrence en matière de quantité alimentaire. De ce fait, certain pays ont trop de nourriture et peuvent exporter une grande quantité de produits alimentaire aux pays étranger. Les échanges internationaux se multiplient ce qui créer de nouveau une uniformisation alimentaire. Il n'y a plus de culture et de notion de terroir en les différents pays du monde, tout est importé et exporté. Que nous soyons en Italie en France en Amérique ou en Suisse nous trouverons souvent les mêmes produits alimentaire.

Publié dans aurore

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